Uchronie

Après la lecture des États multiples de l’être de René Guénon, l’imagination s’ouvre à la possibilité d’existence de mondes non-manifestés ou à celle de mondes manifestés répondant à d’autres lois, des mondes parallèles.

Orson Scott Card déploie son imagination autour d’uchronies dans Alvin le faiseur et surtout dans La rédemption de Christophe Colomb. Ce sont des modèles du genre. L’uchronie a gagné ses lettres de noblesse et fait partie aujourd’hui de notre culture commune, littéraire et cinématographique.

La physique quantique bouscule aujourd’hui le concept d’espace-temps. Nous avons construit d’âge en âge des représentations du monde que nous avons brandies avec certitude, mais toutes ont fini par perdre leur validité. Nous ne contemplons que nos projections comme sur les murs de la caverne de Platon.

Ne sommes-nous donc qu’un ilôt de particules dans le vide ? Lesquelles seraient ondulatoires et le vide plein de matière et d’énergie noires ? La vérité… c’est que nous sommes dans une grande incertitude. Quel sera le nouveau paradigme, la nouvelle représentation du monde, lorsque le brouillard scientifique du 20e siècle se sera dissipé ? Comment imaginer une représentation « quantique » du monde, émancipée des contraintes d’un temps linéaire, où toute chose est reliée à toute autre, où tout est interdépendant par delà le temps ?

Il s’agit ici de proposer le modèle théorique d’une matière qui s’organise à partir de champs mémoriels entremêlés, en résonance, comme autant de fragments qui s’organisent de manière dynamique pour constituer le théâtre illusoire de l’Histoire. Il s’agit de comprendre, peut-être – mais pas avec le cerveau – que tout est à la fois possible et lié.

L’uchronie ouvre les portes de l’imagination.